top of page
Maîtrise d'oeuvre

" Dhajji " Revisité

2 studios & 1 bureau  

Ce bâtiment est la finalité d'un très joli projet mené par ACMB - Atelier Collectif des Murs Blancs et Guy Trottet, Architecte EAUG à Genève.

 

Avant de faire le DSA Terre, Marie Flécheux a travaillé en Suisse au sein de ACMB et a aidé Guy à dessiner ce bâtiment en phase projet et autorisation de construire. 

Guy qui a de nombreuses cordes à son arc, puisqu'il est aussi Menuisier-Ébeniste, a suivi l'ensemble de l'exécution du projet. Il a réalisé les travaux lui même en passant par l'alternative du chantier participatif. 

Marie garde un très bon souvenir de sa collaboration avec Guy. 

En présentant ce joli projet, Hirundo Architecture voulait saluer le travail de Guy sur ce projet et le remercier d'avoir permis à l'une de nos hirondelles de se former et apprendre à ses côtés. 

> « Dhajji » Revisité :

« Dhajji » en farsi, ou « himis » en turc est le nom d’un système constructif constitué d’une structure de bois remplie d’une maçonnerie de terre et recouverte d’un enduit. De l’Inde à la Turquie, de toutes les époques, des constructions de ce type témoignent de sa résistance et de sa durabilité. Pour autant, ce système ne pouvait être repris sans auparavant

être revisité et adapté à nos conditions, nos normes et nos habitudes constructives.

Cette aventure a débuté par la volonté des membres d’une famille de mettre leurs forces ensemble pour obtenir un financement alternatif et bâtir un héritage commun. Le cahier des charges prévoyait des logements modulables et variés ainsi que des locaux d’activité pour garantir une occupation du site pendant la journée. L’utilisation de matériaux le moins industrialisés, de provenance locale, devait être favorisée mais surtout le projet devait largement permettre la participation des membres dans les étapes de construction.

Inspiré de voyages dans des pays où la construction est encore souvent communautaire, le système « dhajji » s’est imposé sans difficulté, notamment pour ses qualités environnementales :

— L’énergie de production, de mise en oeuvre et de re cyclage des matériaux d’une telle construction est très faible.

— L’augmentation considérable de la masse par l’ajout de la terre et de la pierre, permettant un bon déphasage thermique, cumule les avantages d’une maison à ossature bois et d’une maison de maçonnerie.

— La petite taille des éléments, bois, pierre et terre, permet de privilégier la main d’oeuvre et se prête parfaitement à des expériences d’autoconstruction participative.

> Un projet de construction en deux étapes :

La première étape en cours de construction sert d’expérimentation et de mise au point de la technique. Elle permet de mesurer les forces et capacités des membres engagés dans la construction.

Le bâtiment a une surface de plancher de 196 m2 . Il comprend deux logements de une pièce (studio), un atelier sur deux niveaux et les locaux techniques. Le chauffage prévu pour les 2 étapes est assuré par une installation solaire thermique et une chaudière à granulés bois, la toiture est végétalisée, l’eau de pluie est récupérée. Le bâtiment sera terminé en automne 2019.

La deuxième étape en phase d’avant-projet comprendra 3 logements, une cuisine-séjour communautaire et un cabinet paramédical.

L’état d’avancement du chantier et les expériences accumulées lors de la première étape place ce projet sous les meilleurs augures.

> Ajout d’une isolation périphérique :

Traditionnellement, les maisons « Dhajji » sont très peu isolées. L’adaptation du système aux conditions locales passait par l’ajout d’une isolation thermique et d’un bardage extérieur. L’isolation est en laine de bois et le bardage brut de sciage en sapin.

 

> Préfabrication d’éléments de murs :

La construction d’une maison « dhajji » nécessite des outils simples et se fait essentiellement sur le site de construction alors que la tendance actuelle des maisons à ossature bois est de préfabriquer largement de grands éléments pour les mettre en place à la grue.

Au milieu entre ces deux démarches, 3 types de pièces ont été fabriquées en atelier :

— des éléments de murs, avec différents motifs « dhajji »

— des poteaux avec des tenons à chaque extrémité

— des filières hautes et basses avec les mortaises

Chaque élément a été dimensionné pour être mis en place à la main par deux personnes.

 

> Mortier de terre :

La volonté d’utiliser la terre du site a posé deux types de problèmes :

— Mêlée à des bancs de marne relativement épais, il était impossible d’obtenir une terre homogène propre à confectionner du mortier sans une opération de criblage. L’achat d’un crible rotatif a permis d’effectuer cette opération au fur et à mesure du remplissage des murs. Le choix de la maille de 4 mm a donné lieu à quelques sueurs froides mais s’est avéré efficace, la terre profonde ayant été couverte pendant l’hiver et étant de ce fait très sèche.

— Cette terre est composée d’environ 2/3 d’argiles. Le mortier obtenu sèche mal et se retire beaucoup. L’ajout d’un peu de sable permet de rétablir la bonne proportion.

> Remplissage des murs :

La bonne proportion pour le remplissage des murs se compose de 3/4 de pierre pour 1/4 de mortier de terre. La pose de pierres plates facilite grandement la mise en place. Les carrières locales exploitant des bancs épais ne pouvaient fournir que des pierres concassées dont la forme n’était pas idéale pour ce type de travail. Malgré cet inconvénient il a été décidé de ne pas recourir à des matériaux acheminés sur une trop longue distance. Cette décision a rendu l’appareillage des pierres plus difficile et a demandé une attention particulière lors du chantier participatif.

> Enduits intérieurs de terre :

Une série de test en cours permettra d’établir la bonne formule pour les enduits intérieurs. La terre déjà criblée est stockée sur le chantier.

Client /

Guy Trottet

Lieu /

1814 La Tour-de-Peilz,

Suisse

Collaboration /

ACMB - Atelier Collectif des Murs Blancs

Guy Trottet

Architecte EAUG Genève

Marie Flécheux

Architecte HMO-NP

Rôle /

Salariée de ACMB

Architecte MOE

Année /

2015

Crédit image /

Guy Trottet

bottom of page